Elle est l’ultime étape du processus d’alliance traditionnelle entre les deux conjoints, les deux familles. C’est l’étape qui clôt le mariage coutumier et comme les étapes précédentes, elle s’organise autour de rites chargés de sens.
Là encore, les familles respectives des mariés les accompagnent. La délégation souvent constituée de frères et sœurs, des tantes et des oncles entoure et cache la mariée. Contrairement à la remise de la dot où seuls les hommes ont la parole, les femmes ici peuvent s’exprimer, l’expression se traduisant par des chants en chœur.
A l’inverse des autres étapes, lors de la livraison nuptiale ou «dépôt de la femme», c’est la famille de la mariée qui se rend dans la famille du marié avec des présents. Cette démarche consiste à « remettre officiellement la femme à son époux », l’asseoir dans son foyer matrimonial selon la coutume.
En fonction de facteurs internes à la famille et/ou au couple, cette cérémonie se déroule généralement soit, une semaine après le mariage coutumier, soit le lendemain même de l’évènement en milieu d’après-midi. La date du dépôt de la femme est convenue préalablement par les deux familles. C’est une cérémonie émouvante pour les familles surtout pour la famille de la femme parce que cette dernière quitte symboliquement sa famille pour intégrer celle de son mari. Elle l’intègre avec un ensemble d’effets personnels ou trousseau apprêté par les siens pour bien démarrer la vie à deux.
Pendant cette cérémonie comme lors de la remise de dot, les membres des deux familles moins nombreux cette fois, sont assis face à face et les orateurs vont s’atteler à prodiguer des conseils aux conjoints. Ces conseils porteront sur la conduite à tenir désormais par les mariés pour le bonheur, la prospérité et la pérennité de l’union. C’est au cours de cette même cérémonie que la contre dot prend tout son sens puisque, avant de prendre congés, la famille de la femme offre des présents au couple et à la famille du marié.
Ils sont essentiellement composés de vivres et de bêtes sur pied. Au moment de se quitter, le gendre ou son représentant va remettre une enveloppe d’argent à la famille de la femme en prétextant les frais de transport pour le retour.